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DU CANADA.

Mais le traité d’Utrecht, disent-ils, ne peut autoriser d’aussi vastes prétentions, et c’est pour cela que le cabinet de Londres est obligé de chercher des preuves étrangères à l’état de la question. Afin de mettre les choses dans leur véritable jour, ils vont faire l’historique de la fondation de la Nouvelle-France, et s’étendre dans de longs détails sur ce que l’on entend par Acadie et Nouvelle-Écosse, et sur l’inexactitude des inductions que les commissaires anglais ont tirées des anciens traités touchant les contrées qui ont porté les noms Acadie, Etchemins ou[1] Norembègue, Gaspésie, etc. En effet tout le raisonnement de ces commissaires s’appuie, dans leur opinion, sur la commission du gouverneur M. de Charnisé, sur les lettres du comte d’Estrades, sur le traité de Breda, et les lettres et commissions des gouverneurs Villebon et Subercase, sur les lettres patentes d’érection de la Nouvelle-Écosse, la commission de la Tour, un ordre de Cromwell et enfin sur le traité d’Utrecht. Quant à la commission de Charnisé, disent-ils, il y eut abus de mots et de confiance, il surprit l’ignorance du gouvernement, car il se fit donner sous le nom d’Acadie, l’administration des pays connus avant et après lui sous ceux d’Etchemins, Acadie et Gaspésie. Que de plus pour faire

  1. Commissions de Rasilli, Charnisé et la Tour.