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HISTOIRE

l’Acadie ou Nouvelle-Écosse, et de produire leurs raisons à l’appui.

MM. de la Galissonnière et de Silhouette ne répondirent que le 4 octobre suivant par un mémoire extrêmement volumineux, précédé d’une introduction, et divisé en 20 articles. Dans cette pièce, ils commencent par citer textuellement les articles xii et xiii du traité d’Utrecht, et observent, qu’on n’a point vu depuis près de quarante ans qui se sont écoulés depuis la signature de ce traité, que la cour britannique, malgré plus d’une circonstance favorable, ait formé des prétentions pareilles à celles qu’elle élève aujourd’hui, quoique ç’eût été naturellement le temps de faire valoir les réclamations qui auraient été fondées en droit et en raison.

Ne pourrait-on pas soupçonner sans injustice, poursuivent-ils, que l’on a formé quelque nouveau projet en Angleterre, qui ne tend à rien moins qu’à préparer les moyens d’envahir le Canada en entier, à la première occasion favorable ?

Rien en effet ne serait plus facile, si l’on cédait, comme le proposent les commissaires de Sa Majesté britannique, l’un des côtés de l’embouchure du fleuve St.-Laurent et toute la rive méridionale de ce fleuve jusque vis-à-vis de Québec.