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HISTOIRE

et après le traité de Breda ; qu’ils n’allégueraient aucun fait qui ne fût authentique, ni aucune preuve qui ne fut concluante. Alors ils entrèrent en matière, développant ces preuves les unes après les autres. Le premier document qu’ils citèrent fut la commission de M. de Charnisé, nommé en 1647 gouverneur « des pays, territoires, côtes et confins de l’Acadie, à commencer dès le bord de la grande rivière St.-Laurent, tant du long de la côte de la mer et des îles adjacentes, qu’en dedans de la terre ferme, et en icelle étendue, tant et si avant que faire se pourra jusqu’aux Virgines » ou possessions anglaises. Ils passèrent ensuite à une lettre du comte d’Estrades, ambassadeur de Louis XIV, dans laquelle il se plaignait (1662) que la France jouissait paisiblement de l’Acadie, lorsqu’Olivier Cromwell envoya faire une descente avec quatre vaisseaux dans la rivière St.-Jean, lesquels prirent après cela les forts de l’Acadie, nommant Pentagoët la première place de cette province au sud ; et à une autre lettre où (1664) il parle de restitution de l’Acadie depuis Pentagoët jusqu’au Cap-Breton. Le traité de Breda (1667) fut ensuite invoqué comme l’argument le plus convaincant. Le roi d’Angleterre, conformément à l’article x de ce traité, avait signé un acte de cession de tout le pays