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HISTOIRE

aujourd’hui telles qu’elles étaient avant le traité d’Utrecht, qui n’avait rien changé à cet égard ».

Cette déclaration n’ayant pas paru assez précise aux commissaires anglais, on leur dit, le 16 novembre, que « l’ancienne Acadie commençait à l’extrémité de la baie française, depuis le cap Ste.-Marie, ou le cap Fourchu ; qu’elle s’étendait le long des côtes, et qu’elle se terminait au Cap Canseau ».

Ainsi tandis que d’une part, la Grande-Bretagne réclamait tout le territoire situé entre le fleuve et le golf St.-Laurent, l’Atlantique et une ligne tirée de la rivière Kénébec à ce fleuve, en suivant la parallèle du nord, la France de l’autre, ne lui laissait pas même la péninsule acadienne entière ; elle en réclamait le côté situé sur la baie de Fondy, sauf la ville de Port-Royal cédée nommément par le traité. Si l’on jette un moment les yeux sur une carte géographique, l’on verra que les prétentions des deux peuples étaient des plus opposées. Outre la Nouvelle-Écosse actuelle, les contrées que demandait l’Angleterre forment aujourd’hui la plus grande partie de l’État du Maine, tout le Nouveau-Brunswick et une portion considérable du Bas-Canada. Après l’énoncé de ces prétentions et s’être suffisamment pressenti, l’on dut conserver peu d’espoir d’un ajustement amical. Aucune des parties ne paraissait disposée à rien céder, et en effet l’on