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DU CANADA.

le même ambassadeur représenta encore au marquis de Puyzieulx, que les Français avaient pris possession de toute cette partie de la Nouvelle-Écosse depuis la rivière Chignectou jusqu’à celle de St.-Jean ; qu’ils avaient brûlé Beaubassin, en avaient organisé les habitans en compagnies après leur avoir donné des armes ; que le chevalier de la Corne s’était ainsi formé un corps de 2,500 hommes y compris ses soldats, et que cet officier et le P. Laloutre avaient fait, tantôt des promesses, tantôt des menaces d’un massacre général, aux habitans de l’Acadie pour les persuader d’abandonner leur pays. Il protesta ensuite que le gouverneur Cornwallis n’avait jamais fait ni eu dessein de faire d’établissement hors des limites de la péninsule, et il terminait par demander que la conduite de M. de la Jonquière fut désavouée, que ses troupes se retirassent, et que les dommages qu’elles avaient faits fussent réparés. Sur ces accusations graves, l’ordre fut donné d’écrire sans délai pour demander au gouverneur du Canada, des informations précises sur ce qui s’y était passé. « S’il y avait des Français, écrivit M. Rouillé, qui se fussent rendus coupables des excès qui font l’objet de ces plaintes, ils mériteraient punition et le roi en ferait un exemple. » Au mois de septembre un mémoire en réponse aux plaintes de