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HISTOIRE

refusant de sanctionner la formation d’une compagnie de l’Ohio en 1716. Mais aujourd’hui les choses sont changées. La traité d’Utrecht lui donne l’Acadie ; il annonce que cette province s’étend d’une part depuis la rivière Kénébec jusqu’à la mer, et de l’autre depuis la baie de Fondy jusqu’au St.-Laurent.[1] Il maintient que le territoire entre la rivière Kénébec et celle de Penobscot en se prolongeant en arrière jusqu’à Québec et au St.-Laurent, lui avait toujours appartenu, et que les véritables bornes de la Nouvelle-Ecosse ou de l’Acadie, suivant ses anciennes limites, sont 1.o une ligne droite tirée de l’embouchure de la rivière Penobscot au fleuve St.-Laurent ; 2.o ce fleuve et le golfe St.-Laurent jusqu’à l’Océan au sud-ouest du Cap Breton ; 3.o l’Océan de ce point à l’embouchure du Penobscot. Il va plus loin ; il dit même que le fleuve St.-Laurent est la borne la plus naturelle et la plus véritable entre les possessions des deux peuples.

Le pays ainsi réclamé en dehors de la péninsule acadienne avait plus de trois fois l’étendue de la Nouvelle-Ecosse, et commandaient le golfe et l’embouchure du St.-Laurent. C’é-

  1. Mémoire des Commissaires, &c., sur les limites de l’Acadie.