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DU CANADA.

Byng. Il était actif, éclairé, et il donnait à l’étude des sciences le temps que ne demandaient pas ses fonctions publiques. Il ne gouverna le Canada que deux ans, mais il donna une forte impulsion à l’administration et de bons conseils à la cour qui, s’ils avaient été suivis, eussent peut-être conservé à la France cette belle colonie. En prenant les rênes du gouvernement, il travailla à se procurer des renseignemens exacts sur les pays qu’il avait à administrer ; il s’étudia à en connaître le sol, le climat, les productions, la population, le commerce et les ressources. Persuadé que la paix ne pourrait tarder à se faire, il avait dès la première année porté son attention sur la question des frontières qu’il n’était pas possible de laisser plus longtemps indécise. Il promena longtemps ses regards sur la vaste étendue des limites des possessions françaises ; il en étudia minutieusement les points forts et faibles ; il sonda les projets de ses voisins, et il finit par se convaincre que l’isthme qui joint la péninsule acadienne au continent, à l’est, et les Apalaches à l’ouest, étaient les deux seuls boulevards de l’Amérique française ; que si l’on perdait l’un, les Anglais débordaient jusqu’au St.-Laurent et séparaient le Canada de la mer ; que si l’on abandonnait l’autre, ils se répandaient jusqu’aux grands lacs et à la vallée du Mississipi, isolaient