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DU CANADA.

cite avec les Jésuites, qui se plaignent de sa conduite à la cour, de la part qu’il prend lui et son secrétaire au commerce et de son népotisme. — Il dédaigne de se justifier. — Il tombe malade et meurt à Québec en 1752. — Son origine, sa vie, son caractère. — Le marquis Duquesne lui succède. — Affaire de l’Ohio continuée. — Le colonel Washington marche pour attaquer le fort Duquesne. — Mort de Jumonville. — Défaite de Washington par M. de Villiers au fort de la Nécessité (1754). — Plan des Anglais pour l’invasion du Canada ; assemblée des gouverneurs coloniaux à Albany. — Le général Braddock est envoyé par la Grande-Bretagne en Amérique avec des troupes. — Le baron Dieskau débarque à Québec avec 4 bataillons [1755]. — Négociations des deux cours au sujet de l’Ohio. — Note du duc de Mirepoix du 15 janvier 1755 ; réponse du cabinet de Londres. — Nouvelles propositions des ministres français ; l’Angleterre élève ses demandes. — Prise du Lys et de l’Alcide par l’amiral Boscawen. — La France déclare la guerre a l’Angleterre.


La paix d’Aix-la-Chapelle ne fut qu’une trêve ; à peine les hostilités cessèrent-elles un moment en Amérique. Les colonies anglaises avaient suivi avec le plus vif intérêt surtout la lutte sur l’Océan, et elles avaient vu détruire avec une joie indicible les derniers débris de la flotte française dans le combat de Belle-Isle, où elle brilla d’un dernier éclat. En effet la marine de la France détruite, qu’allaient devenir ses possessions d’outre-mer, ce grand, ce beau système colonial, œuvre de génie, qui lui assurait une si vaste portion de l’Amérique, et qui lui coûtait moins peut-être que les caprices des maîtresses de ses souverains.

Profitant de cette circonstance heureuse pour elles, les colonies américaines voulurent reculer leurs frontières au loin. Il se forma une société composée d’hommes influens de la