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HISTOIRE

la nouvelle de la suspension des hostilités entre les puissances belligérantes, laquelle s’étendait aux deux mondes, l’on apprenait aussi des grands lacs le rétablissement de la tranquillité qui avait été momentanément troublée par une conspiration des Miâmis.

Pendant longtemps les Sauvages accueillirent les Européens comme des amis et des protecteurs ; ils recherchaient leur alliance avec empressement pour obtenir le puissant secours de leurs bras contre leurs ennemis. Mais le prodigieux développement de ces étrangers leur inspira ensuite des soupçons et même de l’épouvante. Dès lors ils cherchèrent à s’isoler, à garder la neutralité, ou même à les détruire s’il était possible. Depuis quelques années il se disaient tout bas « la peau rouge ne doit pas se détruire entre elle, laissons faire la peau blanche l’une contre l’autre[1]. » Cependant il y en avait parmi eux de plus impatiens, de plus vifs les uns que les autres. Les Miâmis étaient de ce nombre ; ils formèrent en 1747 le complot de détruire tous les habitans du Détroit. L’on remarquait en même temps une agitation sourde dans toutes les nations des lacs, au point qu’il devint nécessaire de renforcer la garnison de Michilimackinac. Les

  1. Documens de Paris.