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HISTOIRE

respectifs par la cessation des hostilités. En Canada néanmoins on ne croyait pas devoir sitôt poser les armes ; et l’annonce de l’envoi d’un armement considérable sous le commandement de M. de la Jonquière, faisait croire que l’issue de la guerre était encore éloignée. L’on s’attendait même que l’ennemi allait renouveler cette année son projet d’invasion, et les habitans des côtes avaient reçu ordre, par précaution, de se retirer à son approche, et ceux de l’île d’Orléans d’évacuer cette île. En même temps, sur le bruit qui s’était répandu que le fort St.-Frédéric allait être attaqué, on avait levé plusieurs centaines d’hommes pour le secourir. Du reste les partis qui allaient en guerre se succédaient de manière à ce qu’il y en eût toujours sur les terres des ennemis. Mais sur la fin de l’été les nouvelles apportées d’Europe par le comte de la Galissonnière, qui arriva en septembre pour prendre les rênes de l’administration, et le désarmement des colonies américaines ne laissèrent guère de doute que la paix était prochaine. Elle fut en effet signée à Aix-la-Chapelle en 1748. Le marquis de St.-Sévérin, l’un des plénipotentiaires français, avait déclaré qu’il venait accomplir les paroles de son maître, « qui voulait faire la paix non en marchand mais en roi », paroles qui, dans la bouche de Louis XV, renfermaient