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HISTOIRE

Lorsque l’homme est l’instrument dont le ciel se sert pour détourner une calamité publique, on doit encore y voir la main du Dieu ; mais ici ce n’est pas au pouvoir humain qu’on doit d’y avoir échappé. Si les philosophes attribuent cet événement extraordinaire à un hasard aveugle, à une nécessité fatale, les chrétiens l’attribueront certainement à la volonté d’un Dieu tout puissant. »

Pendant ce temps-là M. de Ramsay, qui était toujours à Annapolis, où il avait fait une centaine de prisonniers, reprit, à la nouvelle de la seconde dispersion de la flotte française, le chemin de Beaubassin afin d’y établir ses quartiers d’hiver, la saison étant trop avancée pour retourner en Canada la même année. M. Shirley, inquiet de le voir si proche de la capitale acadienne, y envoya un nouveau corps de troupes du Massachusetts, pour renforcer la garnison qui avait déjà été augmentée de trois compagnies de volontaires. Le gouverneur d’Annapolis, M. Mascarène, demandait 1000 hommes pour déloger les Français ; mais une partie seulement, environ 500, sous les ordres du colonel Noble, avait pu lui être fournie et avait été prendre position au Grand-Pré dans les Mines, à quelque distance de Beaubassin où était M. de Ramsay. Les deux corps se trouvaient en présence l’un de l’autre, mais séparés