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humeur toute martiale ; ils ne tarissaient pas sur leur conquête comme des soldats encore peu accoutumés à la victoire. Tandis que les esprits étaient pleins d’enthousiasme, M. Shirley proposa d’exécuter le vaste projet qu’il avait conçu déjà depuis longtemps, et qui n’était rien moins que de chasser les Français de toute l’Amérique continentale. Ce projet n’était pas aussi difficile qu’il le paraissait au premier abord, vu la supériorité du nombre des Anglais sur mer et sur terre dans ce continent. Ce gouverneur après s’être consulté avec le chevalier Peter Warren et le général Pepperrell qui venait de recevoir les honneurs de la chevalerie pour son exploit à Louisbourg, en écrivit au ministère. Malgré les graves préoccupations de celui-ci causées par la présence du Prétendant au milieu de la Grande-Bretagne, le duc de New-Castle, secrétaire d’état, adressa une circulaire à tous les gouverneurs des colonies américaines pour leur enjoindre de lever autant d’hommes qu’il serait possible et de les tenir prêts à marcher au premier ordre. Le plan du cabinet de St.-James, c’était toujours l’ancien projet d’attaquer le Canada par terre et par mer simultanément. Le vice-amiral Warren devait faire voile d’Europe avec un corps de troupes commandé par le général St.-Clair, prendre en passant à Louisbourg les