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DU CANADA.

confiance, fut choisi pour le commander. Il était de la maison de la Rochefoucault, et il savait allier à la bravoure cette politesse et cette douceur de mœurs que les Français seuls conservent dans la rudesse attachée au service maritime (Voltaire). Bigot, dont le nom devait être associé à tous les malheurs des Français dans ce continent, fut nommé intendant de la flotte, par son protecteur le ministre de la marine. Jamais entreprise n’avait été combinée avec tant de sagesse et de prudence ; tous les événemens possibles semblaient avoir été prévus. La flotte consistait en 11 vaisseaux de ligne et 30 autres plus petits bâtimens et transports, portant 3,000 hommes de débarquement sous les ordres de M. de Pommeril, maréchal de camp, et qui devaient être renforcés par 600 Canadiens et autant de Sauvages. Les Canadiens s’embarquèrent à Québec dans les premiers jours de juin.[1]

Il n’y avait rien en Amérique de capable de résister à cette force. Le duc d’Anville avait ordre de reprendre et demanteler Louisbourg, d’enlever Annapolis et d’y laisser garnison ; de détruire Boston, de ravager les côtes de la Nouvelle-Angleterre, et enfin d’aller inquiéter les colonies à sucre britanniques dans

  1. Documens de Paris.