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DU CANADA.

fonctionnaire les fit satisfaire de suite sur une partie de ces points, et tout l’hiver il employa la même tactique quand les insurgés devenaient trop menaçans. Depuis plus de six mois la garnison était ainsi en pleine rébellion lorsque l’ennemi se présenta devant la place.

Le bruit de ce qui se passait à Louisbourg s’était, comme on doit le supposer, répandu rapidement jusque dans la Nouvelle-Angleterre. Le gouverneur du Massachusetts, M. Shirley, crut que l’on ne devait pas perdre, une si belle occasion d’attaquer un poste qui portait tant de préjudice, causait des craintes sérieuses et d’où venaient de sortir encore les troupes qui avaient brûlé Canseau, et les corsaires qui faisaient tous les jours essuyer de grandes pertes à leur commerce. Il écrivit dans l’automne à Londres pour proposer au gouvernement d’attaquer Louisbourg dès le petit printemps et avant qu’il eût reçu des secours, ou du moins de seconder les colons qui se chargeraient eux-mêmes de l’entreprise. Il représenta au ministère que ce poste était, en temps guerre, un repaire de pirates qui désolaient les pêcheries et interrompaient le commerce ; que la Nouvelle-Ecosse serait toujours en danger tant que cette forteresse appartiendrait aux Français, et que si cette province tombait entre leurs mains l’on aurait six ou huit