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DU CANADA.

hommes et 150 Suisses du régiment de Karrer, en tout 700 hommes quand les compagnies étaient complètes. On en détachait une compagnie pour l’île St.-Jean, une autre pour la batterie royale, et on faisait de petits détachemens pour garder plusieurs autres points de la côte ; le reste formait la garnison de Louisbourg. C’étaient là toutes les forces dont l’on pouvait disposer pour garder l’entrée de la vallée du St.-Laurent.

Les colonies anglaises n’étaient guère mieux pourvues de troupes que celles de la Nouvelle-France ; mais il n’y avait point de comparaison entre le chiffre de leurs habitans et le chiffre de ceux de ce dernier pays. Confiantes dans leurs forces, elles montraient moins d’empressement que les Français pour courir aux armes. Aussi ceux-ci avaient toujours l’avantage du premier coup, car ils savaient qu’ils devaient suppléer par la rapidité à ce qui leur manquait en force réelle.

L’on reçut à Louisbourg la nouvelle de la déclaration de la guerre plusieurs jours avant Boston. Les marchands armèrent sur le champ de nombreux corsaires, qui firent des conquêtes précieuses qui les enrichirent. Bigot possédait pour sa part plusieurs de ces vaisseaux, les uns tout seul, les autres en participation avec des particuliers. Le commerce