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DU CANADA.

lui, et en second lieu, parcequ’il craignait l’opposition des Iroquois[1].

Cependant les difficultés entre les deux nations au sujet des frontières, avaient fait croire qu’à la première rupture elles se porteraient de grands coups en Amérique, et qu’un dénouement tel serait donné à la question des limites, qu’elle serait mise en repos pour longtemps. Néanmoins ni l’Angleterre ni la France, trop occupées probablement en Europe, ne songèrent à établir un champ de bataille dans le Nouveau-Monde. Ce furent les colons eux-mêmes qui se chargèrent de remplir cette portion du grand drame, et qui sans attendre d’ordres de l’Europe se mirent en mouvement.

Le Canada était peu garni de soldats ; il n’y en avait pas mille pour défendre tous les postes depuis le lac Erié jusqu’au golfe St.-Laurent ; mais Louisbourg, comme clef des possessions françaises du côté de la mer, avait une garnison de 7 à 8 cents hommes.

Ce boulevard devait protéger aussi la navigation et le commerce. Sa situation entre le golfe St.-Laurent, les bancs et l’île de Terreneuve et l’Acadie, était des plus favorables ayant la vue sur toutes ces terres et sur toutes ces mers. Les pieds baignés par les flots de

  1. Documens de Paris.