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HISTOIRE

Il était d’usage alors de ne partir de l’Europe pour l’Amérique qu’à la fin d’avril ou au commencement de mai. Dès que les marchandises étaient débarquées à Québec, les marchands des autres villes arrivaient en foule pour faire leurs achats, qui étaient embarqués sur des barges et dirigés vers les Trois-Rivières et Montréal. S’ils payaient en pelleteries, on leur vendait à meilleur marché que s’ils soldaient en argent ou en lettres de changes, parce qu’il y avait un profit considérable à faire sur cet article en France. Une partie des achats se payait ordinairement en cette marchandise, que le détailleur recevait des habitans ou des Sauvages. Montréal et les Trois-Rivières dépendaient de Québec, dont les marchands avaient sur ces places un grand nombre de magasins conduits par des associés ou des commis. Les habitans venaient faire leurs emplettes dans les villes deux fois par année ; et telles étaient alors la lenteur et la difficulté des communications, que les marchandises se sont vendues longtemps jusqu’à 50 pour cent de plus à Montréal qu’à Québec.

À l’exception des vins et des eaux-de-vie qui payaient déjà un droit de 10 pour cent, et du tabac du Brésil grevé de 5 sous par livre ; aucun autre article ne fut imposé par la France en Canada avant la quatrième guerre