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HISTOIRE

campagnes a eu en abondance des vêtemens propres à ses travaux et à toutes les saisons. L’usage s’en est conservé et s’en répand aujourd’hui jusque dans les établissemens anglais.

C’est vers 1746, pendant les hostilités avec la Grande-Bretagne, que la rareté de cet article fît songer à fabriquer du sel en Canada. La guerre y avait déjà fait naître plusieurs industries utiles. Le gouvernement chargea M. Perthuis d’établir des salines à Kamouraska ; mais cette entreprise, qui aurait pu être si avantageuse pour les pêcheries de Terreneuve et du golfe St.-Laurent, ne fut point continuée ; on ne sait au juste à quelle époque elle tomba. Il paraît qu’on avait déjà fait du sel autrefois dans le pays et que l’on avait très bien réussi[1].

L’année précédente (janvier 1745) avait été témoin d’une grande et utile amélioration, l’introduction des postes et des messageries pour le transport des lettres et des voyageurs. M. Begon, intendant, accorda à M. Lanoullier le privilège de les tenir pendant 20 années entre Québec et Montréal, lui imposant en même

  1. M. Denis, a French gentleman, says that "excellent salt has formerly been made in Canada, even as good as that of Brouage, but that after the experiment had been made, the salt pits dug for that purpose had been filled up to the great prejudice and discrédit of the colony". Natural & civil History of the French Dominions in North & South America.