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HISTOIRE

blics et les jugemens des tribunaux renferment nombre de décrets sur cette matière, desquels l’on peut conclure que le marchand canadien refusa toujours de se soumettre au joug que voulait lui imposer l’autorité locale. Il n’a supporté patiemment dans tous les temps que son exclusion du commerce étranger et le monopole de l’exportation du castor en France. Sur tout le reste, il est resté dans la jouissance d’une grande liberté.

À venir jusqu’au traité de 1713, la plus grande partie de la traite de l’Amérique septentrionale était entre les mains des Français. Par ce traité ils perdirent entièrement celle de la baie d’Hudson ; et la Nouvelle-York qui, depuis le chevalier Andros, cherchait à leur enlever aussi celle de l’Ouest sans beaucoup de succès, vit tout-à-coup ses efforts couronnés des plus heureux résultats.

Nous avons déjà rapporté ailleurs comment M. Burnet, qui connaissait de quel immense avantage serait pour la Grande-Bretagne la possession de ce commerce, travailla à fermer aux Canadiens les contrées de l’Ouest, et comment M. de Beauharnais l’avait prévenu. Voyons maintenant quel fut l’effet des moyens qu’il employa pour parvenir à ce grand but, qui fut constamment l’objet de sa sollicitude. Tout semblait favoriser la Nouvelle-York,