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HISTOIRE

dangereux et pleins d’activité s’élevèrent à côté d’eux et leur enlevèrent une partie de la traite. Les Anglais se bornèrent d’abord au pays des Iroquois, mais les cinq cantons furent bientôt épuisés de pelleteries, et il fallut en trouver ailleurs. Ces Sauvages furent dans les commencemens leurs coureurs de bois, puis ils marchèrent eux-mêmes à leur suite et se répandirent de tous côtés, et de tous côtés on accourut à eux. Il se trouvèrent en communication avec toutes les nations établies sur les rives du St.-Laurent depuis sa source, et sur celles de ses nombreux tributaires. « Ce peuple avait des avantages infinis pour obtenir des préférences sur le Français son rival. Sa navigation était plus facile, et dès-lors ses marchandises s’offraient à meilleur marché. Il fabriquait seul les grosses étoffes qui convenaient le mieux au goût des Sauvages. Le commerce du castor était libre chez lui, tandis que chez les Français il était, et fut toujours asservi à la tyrannie du monopole. C’est avec cette liberté, cette facilité qu’il intercepta la plus grande partie des marchandises qui faisaient la célébrité de Montréal.

« Alors s’étendit sur les Français du Canada un usage qu’ils avaient d’abord resserré dans des bornes assez étroites. La passion de courir les bois, qui fut celle des premiers colons, avait