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DU CANADA.

Salle et de Perrot, avait néanmoins l’expérience des voyages, et l’on pouvait espérer un résultat satisfaisant. Il partit en 1738 avec ordre de prendre possession des pays qu’il découvrirait, pour le roi, et d’examiner attentivement quels avantages l’on pourrait retirer d’une communication entre le Canada ou la Louisiane et l’océan Pacifique. Le gouvernement avait l’intention de prolonger la ligne des postes de traite jusque sur cette mer. Les regards des Européens sans cesse tournés vers l’Occident, semblaient chercher cette terre promise qui avait embrasé le génie de Colomb, ce ciel mystérieux, et qui fuit toujours, vers lequel comme une puissance magique pousse continuellement la civilisation

M. de la Vérandrye passa par le lac Supérieur, longea le pied du lac Winnipeg, et remontant ensuite la rivière des Assiniboils, s’avança vers les Montagnes-Rocheuses qu’il n’atteignit pas cependant, s’étant trouvé mêlé dans une guerre avec les naturels dans laquelle il perdit une partie de ses gens, ce qui l’obligea d’abandonner son entreprise. Ce voyageur raconta ensuite au savant suédois, Kalm, qui visitait le Canada en 1749, qu’il trouva dans les contrées les plus reculées qu’il avait parcourues, et qu’il estimait être à 900 lieues de Montréal, de grosses colonnes de pierre d’un