Page:Garneau - Histoire du Canada depuis sa découverte jusqu'à nos jours, tome II, 1846.djvu/377

Cette page a été validée par deux contributeurs.
377
DU CANADA.

quand ce dont il s’agit est dans l’étendue de ses pouvoirs, qui sont la justice, la police et les finances, sauf à rendre compte au roi de part et d’autre chacun en son particulier, des vues différentes qu’ils auront eues, à l’effet que le roi les confirme ou les réforme à son gré. Telle est l’économie du gouvernement du Canada[1]. »

Le conseil maintint la position qu’il avait prise, et sévit contre les rebelles. Quelques uns de ses membres cependant furent gagnés ou intimidés par M. de Beauharnais ; et l’un d’eux, le nommé Crespin, après avoir voté avec ses collègues, refusa de remplir certaines fonctions qu’ils lui avaient déférées temporairement dans la conduite du grand procès qui les occupait. On l’interdit. Cela se passait le 6 avril. Le 30 mars les troupes avaient été appelées une seconde fois sous les armes, et les officiers avaient déchiré à coups d’épée les nouveaux arrêts et les nouvelles ordonnances du conseil. Le gouverneur était résolu d’aller aux dernières extrémités. Les prisons furent forcées et tous les décrétés par justice du tribunal

  1. « Le gouverneur et lieutenant général dans le Canada n’a aucune autorité sur les cas d’amirauté, et nulle direction sur les officiers qui rendent la justice ». — Règlement de 1684 signé du roi et du grand Colbert, et un grand nombre d’autres règlemens rendus depuis dans le même sens.