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HISTOIRE

comme un de leurs compatriotes, la permission d’ouvrir un comptoir dans leur pays. Une députation envoyée auprès des Onnontagués, et composée du baron de Longueuil, du marquis de Cavagnal, fils du gouverneur, et de deux autres personnes, obtenait, de son côté, l’assentiment de ce canton au nouvel établissement. Aussitôt que la nouvelle en parvint à Albany, M. Burnet écrivit au gouverneur canadien pour protester contre cette violation du traité d’Utrecht ; celui-ci répondit que Niagara avait toujours appartenu à la couronne de France. Burnet, ne pouvant obtenir d’autre satisfaction, et ne voulant pas commettre lui-même d’hostilité, s’adressa aux Iroquois pour les engager à expulser les Français par la force. Il attachait avec raison une grande importance à ce poste, qu’il regardait comme funeste à sa politique, 1o parcequ’il protégeait la communication du Canada avec le Mississipi par l’Ohio, communication qu’il voulait interrompre au moyen de ses alliés ; et 2o parce que, si les Français y mettaient une garnison assez forte, ils seraient maîtres du passage du lac Ontario ; et qu’au contraire si le fort était démoli, les Sauvages occidentaux dépendraient des Anglais[1]. Burnet se plaignit vivement

  1. I will do my endeavour écrit M. Burnet au Bureau du