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DU CANADA.

commença une guerre de plume avec le ministre à laquelle, bien entendu, les Abénaquis ne comprirent rien. Le protestant tomba dans la vieille ornière des injures et des accusations d’idolâtrie, ce qui était au moins une maladresse en présence de Sauvages ; le Jésuite l’emporta et son adversaire fut obligé de retourner à Boston. Les Anglais se rejetèrent alors sur le commerce qui leur était toujours si favorable, et, moyennant des avantages qu’ils promirent, ils obtinrent la permission d’établir des comptoirs sur la rivière Kénébec. Bientôt les bords de cette rivière se couvrirent de forts et de maisons ; ce qui excita les craintes des Indigènes. Ceux-ci questionnèrent leurs nouveaux hôtes, qui se crurent assez forts pour lever le masque, et répondirent que la France leur avait cédé le pays. S’apercevant trop tard qu’ils étaient joués, les Sauvages, refoulant pour le moment leur colère dans leur cœur, envoyèrent sans délai une députation à Québec pour savoir de M. de Vaudreuil si cela était fondé. Ce gouverneur leur fit dire que le traité d’Utrecht ne faisait aucune mention de leur territoire. Ils résolurent dès lors d’en chasser les nouveaux venus les armes à la main. C’est à cette occasion qu’apprenant les prétentions émises par la Grande-Bretagne, la France proposa en 1718 ou 19, d’abandonner