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HISTOIRE

première rupture, elles ne fassent un grand effort pour s’emparer du Canada, si l’on fait réflexion qu’à l’article XXII des instructions données par la ville de Londres à ses députés au prochain parlement, il est dit qu’ils demanderont aux ministres du gouvernement précédent, pourquoi ils ont laissé à la France le Canada et l’île du Cap-Breton ? » Dans son désir de voir augmenter la province, il proposa inutilement d’en faire une colonie pénale.

Le voluptueux Louis XV, qui cherchait dans les plaisirs à s’étourdir sur les malheurs de la nation, répondit aux remontrances de Vaudreuil en faisant quelques efforts qui cessèrent bientôt tout-à-fait ; il envoya à peine quelques émigrans, et les fortifications entreprises aux deux principales villes du pays, restèrent incomplètes au point que Montcalm, 30 ans après, n’osa se retirer derrière celles de Québec avec son armée, quoiqu’elles eussent encore été augmentées. En 1728 le gouverneur proposa de bâtir une citadelle dans cette capitale ; on se contenta de lui répondre : « Les Canadiens n’aiment pas à combattre renfermés ; d’ailleurs l’État n’est pas capable de faire cette dépense, et il serait difficile d’assiéger Québec dans les formes et de s’en rendre maître » (Documens de Paris).

Cependant un sujet qui dominait tous les