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DU CANADA.

que les capitalistes courrent d’eux-mêmes au devant des emprunteurs pour leur fournir des fonds qui ne leur seront peut-être jamais remboursés ; ils ne demandent que la garantie du paiement de l’intérêt ; et l’adresse des financiers consiste à trouver le secret d’en payer un qui soit le plus bas possible. À l’époque à laquelle nous sommes parvenus, il n’en était pas ainsi ; les capitaux étaient craintifs et exigeans, le crédit public continuellement ébranlé, était presque nul, surtout en France. De là les difficultés qu’y rencontrait l’État depuis quelques années, et qui précipitèrent la révolution de 89. Le Canada souffrait encore plus que le reste du royaume de cette pauvreté humiliante. Détenteur d’une monnaie de cartes que la métropole, sa débitrice, était incapable de racheter, il dut sacrifier la moitié de sa créance pour avoir l’autre, ne pouvant attendre. L’ajustement de cette affaire prit plusieurs années ; elle fut une des questions dans la discussion desquelles la dignité du gouverneur comme représentant du roi, eut le plus à souffrir.

La chose dont le Canada avait le plus de besoin après le règlement du cours monétaire, c’était l’amélioration de l’organisation intérieure rendue nécessaire par l’accroissement du pays. Les lois demandaient une révision, le code