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HISTOIRE

seulement pour révoquer la charte, mais pour envoyer un homme prudent comme gouverneur général de cette province (le gouverneur était alors électif). Si les factieux étaient assez forts pour se révolter contre la résolution du roi de régler les affaires de cette colonie de la manière qu’on le suggère, la première chose qu’ils feraient, serait de me demander compte de ma conduite pour avoir ouvertement appelé le renversement de leur constitution, et d’après la loi du pays, la mort serait le châtiment qui me serait réservé. Mais ce parti, il s’éclipse, il est divisé, les magistrats sont opposés aux magistrats, les uns désirent, les autres craignent, un changement. Mylord, je n’ai qu’une chose à vous dire, c’est que Sa Majesté ne doit ajouter foi, ni à ce que feront, ni à ce que diront les agens de cette faction en Angleterre. Veuillez bien vous rappeler que, quand le père de votre seigneurie était grand chancelier, il eut à traiter avec les agens de cette province en 1662 ; ils agréèrent tout ce qu’il proposa pour l’honneur du roi et l’avantage de ses sujets coloniaux. Cependant cela n’empêcha pas le Massachusetts de mépriser les ordres du roi, et d’employer les évasions et les petites supercheries pour s’y soustraire. Si on laisse à ce pays le soin de remédier lui-même à ses griefs, il s’ensuivra encore de plus grands maux. Une erreur