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HISTOIRE

tribus l’avaient embrassé, soit volontairement, soit après y avoir été entraînées ; chacune devait faire main basse sur l’ennemi commun dans sa localité, et toutes devaient frapper le même jour et à la même heure depuis une extrémité du pays jusqu’à l’autre.


Les Français, ignorant ce qui se passait, ne songeaient qu’à jouir de la tranquillité profonde qui les environnait. Les tribus qui formaient partie du complot redoublaient pour eux les témoignages d’attachement, afin d’augmenter leur confiance et leur sécurité. Les Natchés leur répétaient sans cesse qu’ils n’avaient point d’alliés plus fidèles ; les autres nations en faisaient autant, c’était un concert d’assurances d’amitié et de dévouement. Bercés par ces protestations perfides, ils dormaient sur un abîme. Heureusement, la cupidité des Natchés et l’ambition d’une partie des Chactas, une des plus nombreuses nations de ce continent, et qui voulaient tirer parti de cette catastrophe, trahirent une trame si bien ourdie, et la dévoilèrent avant qu’elle eût pu s’exécuter complètement.


Comme on l’a dit, le jour et l’heure du massacre des Français avaient été pris. La hache devait se lever sur eux à la fois dans tous les lieux où il en respirerait un. Leur plus grand