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HISTOIRE

la civilisation, prétendaient avoir droit à leur pays, et les traitaient sérieusement, de rebelles s’ils osaient le défendre. D’abord ces Européens se conduisirent bien envers les naturels qui les reçurent à bras ouverts ; mais à mesure qu’ils augmentaient en nombre, qu’ils se fortifiaient au milieu d’eux, leur langage devenait plus impératif ; ils commencèrent bientôt à vouloir exercer une suprématie malgré les protestations des Indiens. Il en fut de même partout où ils s’établirent en Amérique, c’est-à-dire là où ils ne furent pas obligés de s’emparer du sol les armes à la main. Les Français, grâce à la franchise de leur caractère, furent toujours bien accueillis et en général toujours aimés des Sauvages. Ils ne trouvèrent d’ennemis déclarés que dans les Iroquois et les Chicachas, qui ne voulurent voir en eux que les alliés des nations avec lesquelles ils étaient eux-mêmes en guerre. Les Français en effet avaient constamment pour politique d’embrasser la cause des tribus au milieu desquelles ils venaient s’établir.

On sait avec quelle jalousie les colonies anglaises les voyaient s’étendre le long du St.-Laurent et sur le bords des grands lacs. Elles en ressentirent encore bien davantage lorsqu’elles les virent prendre possession de l’immense vallée du Mississipi. Les Chicachas se pré-