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DU CANADA.

province, et surtout l’exploitation des mines abondantes dont le métal précieux devait payer la dette nationale, ce chancre qui dévorait la France et minait déjà le trône si fier de sa royale et antique dynastie.

Dans la nouvelle organisation M. de Bienville fut nommé gouverneur général et directeur de la compagnie en Amérique ; M. de Pailloux, major-général ; M. Dugué de Boisbriand, autre Canadien, commandant aux Illinois, et M. Diron, frère de l’ancien commissaire-ordonnateur, inspecteur-général des troupes.

La Louisiane avait été cédée à la compagnie en 1717 ; dès le printemps suivant huit cents colons sur trois vaisseaux quittaient la Rochelle pour cette contrée. Il y avait parmi eux plusieurs gentilshommes et anciens officiers, au nombre desquels était M. Lepage Dupratz qui a laissé d’intéressans mémoires sur cette époque pleine d’intérêt. Cette émigration se dispersa sur différens points. Les gentilshommes étaient partis avec l’espoir d’obtenir de vastes seigneuries en concession, et d’introduire dans la nouvelle province une hiérarchie nobiliaire comme il en naissait alors une en Canada. Law lui-même voulut donner l’exemple. Il obtint une terre de quatre lieues en carré, à Arkansas, qui fut érigée en