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DU CANADA.

nesques. Il ne fut de retour de son second voyage qu’en avril 1719, n’ayant pas eu plus de succès que dans le premier.

Tandis que le gouverneur cherchait ainsi à s’ouvrir des débouchés dans le Mexique, il avait envoyé faire la traite chez les Natchés et les autres nations du Mississipi, où ses agens trouvèrent des Anglais de la Virginie, pour lesquels les Chicachas allaient devenir de nouveaux Iroquois. La même lutte sourde qui existait dans le nord allait se répéter dans le sud, et partager entre les deux peuples rivaux les Indigènes. Bientôt en effet, l’on vit d’un côté plusieurs tribus, ayant à leur tête les Alibamons et les Chactas, tomber sur la Caroline et y commettre des ravages ; et, de l’autre, les Natchés tramer la destruction des Français, qui ne furent sauvés que par la promptitude et la vigueur avec lesquelles le gouverneur sut agir. À cette occasion, les barbares se virent condamnés par M. de Bienville, qui commandait l’expédition contre eux, à élever de leurs propres mains, au milieu de leur principal village, un fort pour ceux-mêmes qu’ils voulaient anéantir. C’était la première humiliation que subissait leur grand chef, qui prétendait descendre du soleil et qui en portait le nom avec orgueil. Ce fort, aujourd’hui Natchez, situé sur le Mississipi, couronnait un cap de 200 pieds