Page:Garneau - Histoire du Canada depuis sa découverte jusqu'à nos jours, tome II, 1846.djvu/273

Cette page a été validée par deux contributeurs.
272
HISTOIRE

produits, et plus les manufactures de France emploieront de bras, plus sa population augmentera et plus elle consommera de productions agricoles. Ils terminaient ce long document par insister avec force sur la nécessité de coloniser le Cap-Breton, de faire un dépôt général dans cette île qui se trouvait entre la mère-patrie et l’Acadie, Terreneuve et le Canada, et au centre des pêcheries. Cette île pourrait fournir de son cru, à la première, des morues, des huiles, du charbon de terre, du plâtre, des bois de construction, etc. ; aux autres, des marchandises entreposées venant de France, qu’elle échangerait contre les denrées de ces diverses provinces. Il y a plus, observaient-ils encore, ce n’est pas seulement en augmentant la consommation des marchandises en Canada que l’établissement projeté serait utile au royaume, on pourrait aussi faire passer des vins, des eaux de vie, des toiles, du ruban, des taffetas, etc., aux colonies anglaises qui sont très peuplées et qui en achèteraient beaucoup, quand même ce négoce ne serait pas permis.

En un mot M. Raudot voulait faire du Cap-Breton dans les limites des possessions françaises, ce que la Grande-Bretagne est aujourd’hui pour le monde, le centre du commerce. Si nous établissions maintenant un chemin de fer entre Halifax et l’extrémité supérieure du