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HISTOIRE

Bécancour, au commencement de la guerre, afin d’opposer une digue aux irruptions des Iroquois. Il trouva cette ville en état de soutenir un long siége. Il y avait plus de 100 pièces de canon en batterie. Les rives du fleuve au-dessous de Québec étaient si bien gardées, que l’ennemi n’aurait pu y opérer de débarquement dans les lieux habités sans livrer un combat dans une position désavantageuse. Chacun avait son poste marqué, où il devait se rendre à l’apparition de la flotte. On attendait l’ennemi avec anxiété, mais avec cette anxiété d’hommes qui ont résolu de faire leur devoir et qui savent que de leur courage dépend le salut de leur patrie. Enfin un habitant vint annoncer un soir du mois de septembre qu’il avait vu 90 ou 96 voiles dans le bas du fleuve.

C’était l’amiral Walker qui remontait le St.-Laurent. Il s’avançait moins comme un capitaine qui entreprend une campagne difficile, que comme un conquérant qui n’a plus qu’à aviser au soin de ses glorieux trophées et des guerriers qui les lui.ont fait obtenir. L’attaque de Québec n’était pour rien dans ses préoccupations ; cette ville, suivant lui, ne songerait certainement pas à se défendre, lorsqu’elle le verrait paraître. Il n’était occupé que des moyens de mettre dans ce climat rigoureux, sa