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HISTOIRE

tinuait les hostilités de son fort de Pentagoët. Un détachement de 40 Indiens qu’il avait envoyé en course, tailla en pièces un corps d’Anglais beaucoup plus nombreux que lui, et qui avait été chargé de brûler dans la campagne les maisons de ceux qui refusaient de se soumettre aux vainqueurs de Port-Royal. Cette bande, ayant été rejointe par plusieurs Canadiens et Français, alla investir Port-Royal même, dont la garnison était très affaiblie par les maladies[1]. À cette nouvelle le marquis d’Alognies, commandant des troupes à Québec, reçut ordre de partir sur le champ avec 12 officiers et 200 hommes choisis ; mais l’arrivée de l’amiral Walker et d’une flotte anglaise dans le fleuve St.-Laurent, fit contremander ce détachement, qui aurait probablement remis Port-Royal sous la domination française[2].

La plus grande partie des Acadiens se soumit alors au joug des Anglais, qui, suivant leur usage, envoyèrent des troupes pour incendier les habitations de ceux qui tenaient encore pour la France. Un de ces partis, composé d’une

  1. D’après le rapport des déserteurs plus des deux tiers étaient morts ou désertés. Voir la dépêche [traduction] interceptée de M. l’Hermite à M. de Pontchartrain du 22 juillet 1711, dans l’Appendice du Journal de l’expédition de l’amiral Walker.
  2. Ibid.