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sujets de l’Angleterre, de faire exécuter les principaux habitans de l’Acadie. Le marquis de Vaudreuil répondit qu’il n’était pas responsable des actes des Indiens ; que les Anglais ne devaient imputer la guerre qu’à ceux qui avaient refusé la neutralité entre les deux couronnes[1], et que s’ils mettaient leur menace à exécution, il userait de représailles sur les prisonniers qu’il avait en sa possession. MM. Rouville et Dupuy furent chargés de porter cette réponse à Boston, avec ordre d’observer le pays, dans le cas où il serait nécessaire d’y porter la guerre. Il nomma en même temps le baron de St.-Castin son lieutenant en Acadie, avec mission d’y maintenir le reste des habitans dans l’obéissance à la France ; ce qui indique qu’il considérait que la capitulation n’embrassait que Port-Royal. Au reste le traité d’Utrecht devait mettre fin à cette contestation. Il fit dire l’hiver suivant aux missionnaires de redoubler de zèle pour conserver l’attachement des Sauvages et des Acadiens. La conduite sévère et tyrannique du colonel Vetch, en les irritant, ne faisait que seconder cette politique. L’infatigable St.-Castin con-

  1. D’où l’on doit conclure que c’est la Nouvelle-Angleterre qui a refusé le traité de neutralité et de commerce entre les deux colonies, proposé par M. de Vaudreuil : voir plus haut.