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DU CANADA.

Le colonel Nicholson, qui était revenu de Londres avec une galiote à bombes et cinq frégates, dont quatre de 60 canons, portant un régiment anglais de marine, ayant vainement attendu jusqu’à l’automne les secours de l’Europe, se décida, de concert avec les gouvernemens coloniaux, à entreprendre seul la conquête de l’Acadie[1]. Il fut en conséquence rejoint par 30 vaisseaux ou transports, et quatre ou cinq bataillons de troupes provinciales formant 3400 hommes sans compter les officiers et les matelots. Il fit voile le 18 septembre de Boston, et arriva devant Port-Royal six jours après. Les Anglais débarquèrent sans rencontrer d’opposition.

M. de Subercase n’avait pu trouver, comme on l’a déjà dit, d’autre moyen, pour se maintenir à Port-Royal, que de s’allier avec les flibustiers, qui éloignaient l’ennemi par leurs courses, entretenaient l’abondance dans la ville et lui fournissaient de quoi faire de riches présens aux Indiens. Mais ces corsaires l’abandonnèrent au moment où il avait le plus besoin de leurs secours. Il voyait depuis longtemps l’orage qui se formait contre lui. Deux fois il

  1. Quelques auteurs disent qu’il devait faire cette conquête seul, et qu’ensuite les forces de la Grande-Bretagne seraient envoyées pour prendre Québec.