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HISTOIRE

quoise a donné naissance à ce rapport dans un but politique. Ces barbares craignaient et baissaient également leurs deux puissans voisins ; mais ils étaient divisés à leur égard, ou plutôt ils voulaient ménager l’un et l’autre sans laisser percer leurs motifs. En conséquence une partie de la confédération, comme les Onnontagués, tenait pour les Français, et l’autre pour leurs ennemis. La même tactique fut adoptée l’année suivante. Dans l’hiver les Onnontagués et les Agniers envoyèrent une députation en Canada. L’on n’était pas en état de repousser avec dédain les excuses de ces belliqueux supplians. Le gouverneur tout en les menaçant de lâcher ses alliés contre eux, reçut leurs ambassadeurs de manière à les laisser partir satisfaits de leur accueil. Un échange de prisonniers entre le Canada et la Nouvelle-York fut à peu près tout le résultat de ces professions pacifiques.

Tandis que les cantons voyageaient ainsi d’un camp à l’autre, faisant des assurances trompeuses aux deux partis, le colonel Nicholson était passé en Angleterre pour presser la métropole de reprendre son projet, ce que le cabinet de Windsor lui avait promis de faire au printemps. Mais il fut encore trompé, et pour des causes que l’on ne connaît pas ; aucune flotte ne fut envoyée par la Grande-Bretagne.