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DU CANADA.

se perdait en conjectures, le temps s’écoulait néanmoins, bientôt des murmures trahirent les craintes des colons, qui accusèrent l’Angleterre ; les maladies éclatèrent dans l’armée campée sur le lac Champlain. Peu accoutumée à la discipline, elle se lassa bien vite de la contrainte et de la sujétion militaire. L’assemblée de la Nouvelle-York trouvant la saison trop avancée pour entrer en Canada, présenta une adresse au gouverneur, au commencement de l’automne, pour rappeler les milices dans leurs foyers. Peu de temps après, l’on apprit la prise du général Stanhope avec cinq mille Anglais à Brihuega, et la défaite de Stahremberg le lendemain par le duc de Vendôme à Villa-Viciosa en Portugal. Ces revers inattendus avaient obligé la cour de Londres d’envoyer les troupes destinées contre Québec au secours des alliés dans la péninsule. Ainsi la victoire de Villa-Viciosa eut le double avantage de consolider le trône de Philippe V et de sauver le Canada.

Ce qu’on rapporte de l’empoisonnement de l’armée de Nicholson par les Iroquois paraît dénué de tout fondement. Ni Smith, ni Hutchinson, ni aucun historien américain ne parlent de cette circonstance ; et deux ans après, les guerriers de ces tribus se joignirent encore aux Anglais. Il est probable que l’astuce iro-