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HISTOIRE

bateaux et de canots pour le transport des troupes et du matériel sur le lac. Jamais le Canada n’avait encore vu de si grands déploiemens de forces pour sa conquête. En faisant l’énumération de leurs soldats et de leurs vaisseaux, les ennemis se croyaient capables de s’emparer non seulement de cette province, mais encore de l’Acadie et de Terreneuve (Hutchinson).

Tandis que les Anglais étaient dans la joie et faisaient des rêves de triomphe, les Canadiens inquiets et silencieux se préparaient à faire tête à l’orage. Le marquis de Vaudreuil donnait des ordres pour armer Québec et pour que les troupes et les milices se tinssent prêtes à marcher au premier signal. Il monta lui-même à Montréal dans le mois de janvier, et envoya faire diverses reconnaissances vers le lac Champlain, afin d’être informé des mouvemens de l’ennemi. Une partie de l’été se passa ainsi dans l’attente des Anglais qui ne paraissaient pas.

Cependant lord Sunderland, le secrétaire d’État, avait écrit à Boston de se tenir prêts, que les troupes de renfort étaient sur le point de s’embarquer pour l’Amérique. L’on s’était empressé de se rendre à ces ordres, croyant à tout instant de voir arriver la flotte de la métropole ; mais elle n’arrivait pas. On