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DU CANADA.

qui n’avait reçu aucun secours de France depuis le commencement des hostilités, était peu en état de résister. Cinq régimens de ligne auxquels devaient se joindre douze cents hommes du Massachusetts et du Rhode-Island, devaient opérer par le fleuve contre Québec, et deux mille miliciens et autant de Sauvages contre Montréal par le lac Champlain. Le colonel Schuyler venait aussi de réussir à rompre le traité qui existait entre les Français et la confédération, et à engager quatre des cinq cantons à entonner le chant de guerre et à prendre part à la campagne qui promettait d’être aussi profitable que glorieuse. Toutes les colonies anglaises s’y portèrent avec enthousiasme ; « la joie, dit un de leurs historiens, animait la contenance de tout le monde ; il n’y avait personne qui ne crût que la conquête du Canada ne fût achevée avant l’automne ». On ne comptait pour rien les sacrifices, et c’est à cette occasion que le Connecticut, la Nouvelle-York et le Nouveau-Jersey, dont le trésor était vide, fabriquèrent pour la première fois du papier-monnaie.

L’armée de terre se réunit sur les bords du lac Champlain dans le mois de juillet (1709), sous les ordres du gouverneur Nicholson ; elle se mit aussitôt à construire des forts, des blockhaus, des magasins, et une grande quantité de