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HISTOIRE

terre et la Nouvelle-France. Celui-ci crut que le gouverneur du Massachusetts ne voulait que gagner du temps. Cependant il lui répondit en lui transmettant un autre projet de traité de neutralité et de commerce qui ne fut pas accueilli sans doute, car ces ouvertures ne furent pas poussées plus loin. Au reste le projet même de M. de Vaudreuil ne fut pas goûté par la cour, qui voulait qu’il ne donnât lieu à aucun négoce entre les colons des deux nations, et qu’il fût général à toutes les colonies en Amérique (Documens de Paris). Peut-être, si les deux parties avaient eu plus de confiance l’une dans l’autre, ce projet tout humanitaire aurait-il pu s’exécuter, et dès lors bien des calamités et des malheurs auraient été prévenus. Quoi qu’il en soit, à la faveur de cette mission diplomatique plusieurs émissaires anglais s’étaient glissés dans la colonie, et avaient étudié ses forces et ses moyens de défense, ce qui attira des reproches au gouverneur canadien ; Vetch lui-même sonda le St.-Laurent en remontant jusqu’à la capitale[1], et il proposa ensuite au ministère anglais le vieux projet de conquérir le Canada par une double attaque par mer et par terre ; le succès ne lui paraissait pas douteux. En effet le pays,

  1. Smith : History of New-York.