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HISTOIRE

1709 à quelque distance de St.-Jean qu’il alla reconnaître à la faveur de la clarté de la lune. Après cet examen, il fit ses préparatifs pour donner l’assaut, et l’on se remit en marche en s’excitant les uns les autres. On fut près d’échouer par la trahison des guides. M. de St.-Ovide qui était en tête fut découvert à trois cents pas des premières palissades, d’où on lui tira des coups de fusil ; il continua cependant toujours d’avancer, et pénétra ainsi jusqu’à un chemin couvert qu’on avait oublié de fermer ; on s’y précipita aux cris de vive le roi ! L’on traversa le fossé malgré le feu de deux forts qui blessa dix hommes. On planta deux échelles contre les remparts qui avaient vingt pieds de haut ; St.-Ovide monta le premier suivi de six hommes dont trois furent grièvement blessés derrière lui. Au même instant, une autre colonne atteignait aussi le sommet du rempart sur un autre point, et s’élançait dans la place conduite par MM. Despensens, Renaud, du Plessis, la Chesnaye, d’Argenteuil, d’Aillebout et Johannis, tous Canadiens. L’on s’empara du corps de garde et de la maison du gouverneur, qui fut fait prisonnier après avoir reçu trois blessures. Le pont-levis fut baissé et le reste des assaillans entra. Ce n’est qu’alors que l’ennemi déposa les armes.

Ainsi en moins d’une demi-heure, l’on prit