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DU CANADA.

ce ne fut qu’après avoir mis le feu à la ville[1].

Les français se rejetèrent sur la campagne qu’ils ravagèrent au loin. En revenant ils brûlèrent le bourg du Forillon, épargné l’année précédente. Montigny avec une partie des Canadiens et des Sauvages réduisit tous les établissemens de la côte en cendre, et la terreur était si grande parmi les pauvres habitans, qu’il n’avait que la peine de recueillir les prisonniers. Il ne resta plus aux Anglais à Terreneuve que l’île de la Carbonnière et les forts de St.-Jean, que l’on n’avait pu prendre. Cette irruption néanmoins n’avait été qu’un orage. Le calme revenu, les flots débordés se retirèrent, on enleva les débris qu’ils avaient faits, et tout rentra dans l’ordre accoutumé.

Mais trois ans étaient à peine écoulés depuis l’expédition de M. de Subercase, que M. de St.-Ovide, lieutenant de Plaisance, dont M. de Costa Bella était alors gouverneur, proposa à ce dernier de faire une nouvelle tentative sur St.-Jean, entrepôt général des Anglais dans l’île, offrant de l’entreprendre à ses dépens. Il rassembla environ 170 hommes parmi lesquels il y avait des Canadiens et des soldats, et s’étant mis en marche sur la neige le 14 décembre, il arriva dans la nuit du 1er janvier

  1. American Annals : Humphrey.