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HISTOIRE

ouvrirent la tranchée. Un détachement de 400 hommes qu’ils avaient fait pour tuer des bestiaux dans la campagne, fut abordé par le baron de St.-Castin à la tête d’un corps d’habitans et de Sauvages et mis en déroute. Le sixième jour du siége on aperçut beaucoup de mouvement dans la tranchée ; ce qui fit soupçonner que les assiégeans formaient quelque dessein pour la nuit suivante. En effet, vers les 10 heures du soir, un bruit sourd causé par des masses d’hommes en mouvement, annonça l’approche des colonnes d’attaque, le plus profond silence régnait dans la ville et sur les remparts. Dès qu’elles furent à portée, l’on ouvrit tout à coup sur elles un feu d’artillerie et de mousqueterie si bien nourri qu’elles reculèrent et cherchèrent un abri contre les balles dans les ravines voisines, dans lesquelles ces troupes restèrent tapies la journée du lendemain après s’y être retranchées. Le baron de St.-Castin et 60 Canadiens arrivés quelques heures avant les Anglais, furent d’un grand secours, et ce fut à eux, dit-on, que Port-Royal fut principalement redevable de sa conservation.

Le surlendemain de l’assaut, l’ennemi leva le siége. L’on ne doutait point à Boston du succès de l’entreprise, et on y avait même fait d’avance des réjouissances publiques. La