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DU CANADA.

tions. Delà il se jeta sur Beaubassin ; mais les habitans, prévenus de son approche, l’empêchèrent de faire beaucoup de mal. Cette expédition qui l’occupa tout l’été, ne lui produisit pas d’autre avantage qu’une cinquantaine de prisonniers de tout âge et de tout sexe. En effet que pouvait-il y avoir à piller chez les pauvres Acadiens ? Mais il avait dévoilé la faiblesse de cette colonie. La facilité avec laquelle ses côtes avaient été insultées, engagea les Anglais à en tenter la conquête trois ans après. Mille hommes furent levés dans le New-Hampshire, le Massachusetts et Rhode-Island, et le 17 mai 1707, deux régimens sous les ordres du colonel March, arrivèrent à Port-Royal sur 23 transports convoyés par deux vaisseaux de guerre.

M. de Subercase y avait succédé à M. de Brouillan mort l’année précédente. Cet officier arrivait de Terreneuve où il s’était distingué dans la guerre de cette île. L’ennemi avait fait ses préparatifs avec tant de secret et de diligence qu’il fut surpris en quelque sorte dans sa capitale, dont les murailles tombaient en ruines. Pour donner le temps de les réparer, il disputa le terrain pied à pied aux ennemis, qui avaient débarqué 1500 hommes du côté du fort et 500 du côté de la rivière. Après deux ou trois jours de tâtonnement ils investirent la place et