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HISTOIRE

enceinte même se trouvaient encore plusieurs maisons entourées d’une ceinture de pieux. Mais il y avait quatre pieds de neige sur la terre et le vent en avait amoncelé des bancs jusqu’à la hauteur des palissades ; de sorte que les assaillans avec leurs raquettes aux pieds, entrèrent dans la place comme si elle n’avait été protégée par aucun obstacle. Les habitans furent tués ou pris et la bourgade incendiée. La plus grande partie des prisonniers fut emmenée en Canada, où dans toutes les guerres l’on traitait toujours bien ces malheureux captifs. Bon nombre entre les enfans et les jeunes gens, car quelque fois des villages entiers suivaient les vainqueurs, étaient recueillis, élevés avec tendresse par leurs parens d’adoption ; et ils finissaient par embrasser le catholicisme et se fixer dans le pays où ils avaient été jetés par le sort des armes. L’on accordait à ces Anglais, devenus Français, des lettres de naturalité. Les archives canadiennes en renferment qui contiennent des pages entières de noms[1].

En 1708 une nouvelle expédition contre la Nouvelle-Angleterre fut résolue dans un grand conseil, tenu à Montréal, de tous les chefs des Sauvages chrétiens. Plus de cent Canadiens

  1. Régistres du Conseil supérieur.