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DU CANADA.

toujours armées, toujours désirant la guerre, étaient encore plus difficiles à maintenir en repos lorsque la France et l’Angleterre avaient les armes à la main, que lorsqu’elles étaient en paix. Il était donc presqu’impossible au marquis de Vaudreuil d’espérer une longue tranquillité dans l’Ouest. En effet à peine venait-il d’en réconcilier les peuples que des difficultés s’élevèrent tout-à-coup (1706) entre les Outaouais et les Miâmis par la faute de M. de la Motte Cadillac, commandant au Détroit, et qui manquèrent d’allumer la guerre entre la première de ces deux nations et les Français, ce qui aurait probablement mis les armes aux mains des cinq cantons. Les Miâmis tuèrent quelques Outaouais. La nation outaouaise demanda vengeance à M. de Cadillac, qui répondit qu’il allait faire informer. Partant quelques jours après pour Québec, il leur dit que tant qu’ils verraient sa femme au milieu d’eux, ils pouvaient demeurer tranquilles ; mais que si elle partait il ne répondait pas de ce qui pourrait arriver. Ces paroles énigmatiques leur parurent une menace ; ils crurent qu’on voulait les punir pour avoir attaqué les Iroquois à Catarocoui. Les paroles et la conduite de l’enseigne Bourgmont, qui vint remplacer temporairement M. de Tonti, lieutenant de M. de Cadillac, ne firent que les confirmer dans