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HISTOIRE

d’une épidémie cruelle (la petite vérole), épidémie qui reparut treize ans plus tard, que d’être en paix avec eux. M. de Callières venait de leur envoyer plusieurs missionnaires qui se répandirent dans leurs cantons pour les disposer au christianisme, dissiper leurs préjugés contre les Français, avertir le Canada de toutes leurs démarches, travailler à les gagner ou à se faire des amis parmi eux, et enfin déconcerter les intrigues des Anglais peu redoutables de ce côté lorsqu’ils n’avaient pas pour eux les cantons. Cette dernière mission n’était pas moins nécessaire ; car à la première nouvelle de la guerre, la Nouvelle-York avait commencé à les solliciter vivement de renvoyer les missionnaires ; mais quoiqu’elle réussît à ébranler quelques chefs, et à étendre, par leur canal, ses intrigues jusque parmi les nations occidentales, tous ces peuples restèrent fidèles au traité.

Ainsi le gouverneur étant assez rassuré du côté du couchant, écrivit à la cour pour demander seulement quelques recrues, après avoir ordonné de mettre Québec en bon état de défense. Toute sa sollicitude se portait alors sur les provinces du golfe, l’Acadie et Terreneuve, qui n’étaient pas dans une situation si favorable, exposées qu’elles étaient sans défense, comme de coutume, aux insultes de