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DU CANADA.

pour la Louisiane, car il est à présumer que s’il eût vécu plus longtemps, la colonie eût fait des progrès considérables ; mais cet illustre marin dont l’autorité était grande, étant mort, un longtemps s’écoula nécessairement avant qu’un nouveau gouverneur arrivât de France »

Deux ans après la mort de d’Iberville, M. Diron d’Artaguette vint à la Louisiane en qualité de commissaire-ordonnateur, charge qui correspondait dans les colonies naissantes à celle d’intendant dans les établissemens plus avancés, et qui tenait du civil et du militaire. Ce nouveau fonctionnaire travailla avec peu de succès à mettre les habitans en état de cultiver les terres, le sol et le climat y mettant obstacle. Cependant l’on avait en Europe la plus grande idée de la Louisiane, et comme on voyait que la France s’opiniâtrait à la soutenir au milieu d’une guerre désastreuse, l’on conjectura qu’elle en tirait des secours prodigieux, et l’île Dauphine attira, dès lors pour comble de malheurs, l’attention des corsaires qui la ravagèrent en 1711 ; ils causèrent des dommages au roi et aux particuliers pour 80,000 francs. Cependant ce commissaire ne vit point les défauts du système adopté par la cour, ou il ne jugea pas à propos de les signaler.

« Une colonie, dit Raynal, fondée sur de si