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DU CANADA.

lité des communications avec les Sauvages voisins, avec les Espagnols, avec les Îles françaises et enfin avec l’Europe.

De retour de France en 1700, d’Iberville apprit que des Anglais, venant de la mer, avaient paru sur le Mississipi, tandis que d’autres, venus par terre de la Caroline, s’étaient avancés jusque chez les Chicachas sur la rivière des Yasous. L’attention de cette nation avait été appelée sur la Louisiane par une espèce de trahison du P. Hennepin[1] qui, en dédiant au roi Guillaume III une nouvelle édition de son voyage en Amérique, dans laquelle il donnait les découvertes de la Salle pour les siennes propres, invita ce prince protestant à en prendre possession et à y faire prêcher l’Évangile aux infidèles. Guillaume envoya en conséquence trois bâtimens chargés de Huguenots pour commencer la colonisation du Mississipi ; mais d’Iberville les y avait devancés. Ils poussèrent alors jusqu’à la province de Panuca, pour concerter des mesures avec les Espagnols à l’effet de chasser les Français de Biloxi[2] ; cette démarche n’eut point de suite. Ceux-ci éprouvèrent à peine quel-

  1. Le roi de France donna ordre d’arrêter ce moine s’il se présentait en Canada : Documens de Paris.
  2. Univ. History XI 278.